Le chat prenait tranquillement le soleil. Il était midi et l'astre du jour répandait généreusement ses chauds rayons sur le Sanctuaire. Le félin, étendue de tout son long sur le parvis du Temple du Scorpion, paressait, les yeux clos, rêvant sûrement à une souris à croquer ou à une chatte à qui faire la cour (pas seulement faire la cour d'ailleurs).
A quelques mètres de là, l'air se mit à ondoyer, semblable à l'eau quand elle se met à décrire des cercles après la chute d'une pierre. Une main en jaillit puis un visage. L'instant d'après, un homme en sortit. L'ondoiement cessa et l'inconnu inspecta les alentours. Quand il vit le fronton du bâtiment, il ne put retenir un petit sourire :
- Ca c'est de la précision coco !Le chat, sentant que quelqu'un approchait ouvrit un oeil et quand il reconnut la personne qui se tenait non loin de lui, il bondit sur ses pattes et vint se frotter contre sa jambe, cette dernière étant protégée par du métal doré.
- Tiens t'es là Terreur ! fit-il en prenant le petit animal dans ses bras. Ce dernier se mit aussitôt à ronronner.
- Qu'il est bon de rentrer chez soi ! cria-t-il, plus pour lui même que pour un éventuel spectateur du prodige qui venait de se dérouler (
vous en connaissez beaucoup des personnes qui débarquent d'un portail dimensionnel, vous ?)Car l'homme qui venait de s'exprimer ainsi n'était autre que Bardamu, Chevalier d'Or du Scorpion, Serviteur d'Athéna et Gardien de la Huitième Maison du Zodiaque
(grosse promo sur les majuscules !) ; il venait de rentrer d'un voyage qui l'avait amené vers un autre plan d'existence, où il avait en appris beaucoup sur lui même et sur sa mère.
Il rentra dans sa demeure, goûtant avec délice l'ombre bienfaisante et appréciant la fraîcheur. Ses pas résonnèrent dans le long hall et ses yeux se posèrent sur les colonnes et les murs comme si, par le simple fait de les contempler, il reprenait possession des lieux. Ces pieds avaient pourtant foulé des couloirs somptueux et ses yeux s'étaient posés sur tant de merveilles qu'il avait considéré son existence ancienne, celle de Chevalier d'Or, comme une sorte de rêve. Mais la réalité avait fini par reprendre le dessus et il avait manifesté le désir de rentrer chez lui. Au grand désespoir de sa mère.
Toujours tenant le félin dans ses mains, il pousa les battants massifs qui menaient à ses appartements privés quand il vit qu'un parchemin avait été cloué sur celui de gauche. S'en approchant, il put lire :
GRAND TOURNOI DE CHEVALIERS !!!
VENEZ NOMBREUX !!!
RECOMPENSES PREVUES !!!
Suivait alors une description du tournoi ainsi que le lieu de son déroulement. Bardamu se caressa le menton d'un air pensif...