[5ème Tournoi - Finale] Ann vs Caedus

Après l'abandon de vos adversaires respectifs, vous vous retrouvez encore une fois téléporté mais votre lieu d'arrivée vous sembles plus qu'étrangement similaire. L'arène semble pourtant la même à tout points de vue et seule la personne qui vous fait face à changé et le vieux qui était assis dans les gradin qui n'y est plus. Avant même de le voir physiquement, vous sentez une aura qui vous dépasse complètement et qui vous signale que l'étrange personnage est à présent à coté de vous, sur le sable de l'arène. L'homme vous regarde des pieds à la tête et semble vous jaugez.

-Hum, pas mal du tout. Vous avez dut montrer une force et un charisme particulier pour arriver jusqu'ici et je pense que vous avez tout deux les qualités requises pour régler les troubles sur Terre... et sous la Mer. Néanmoins je ne donnerai un vrai coup de main qu'au vainqueur...

A ces mots l'homme disparut, mais son aura elle ne cessa pas. Elle augmenta considérablement jusqu'à englober l'arène, protégeant les gradins des souffles cosmiques des deux finalistes.

Et c'est parti vieille canaille!

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Bonne chance à toi baby! Smile

EDIT: je commence! Tu vas prendre cher poulette ^^

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Le visage du Taureau d’Or s’estompa peu à peu, en même temps que tout ce qui entourait le Général de Poséidon. Peu à peu la lumière revint. Et alors que le jeune homme sentait son corps une dernière fois transporté à travers les galaxies et les ères, il se permit un sourire.

Ta décision t’honore, Saint de l’Espoir… Ton abandon écourte notre combat, et évite que nous tombions dans un combat de mille jours et mille nuits. Ta seule erreur de jugement… Est de croire que je t’avais montré tout mon pouvoir.

Au final, le Kraken n’aurait pas besoin d’utiliser son arcane ultime, celle là même qui avait défait tous ses ennemis, y compris le Chevalier d’Or du Cancer, second Champion du Sanctuaire, donc le cosmos dépassait celui du Taureau.

Tout est mieux ainsi… Je n’ai pas eu de remords à tuer le Cancer. Cet homme est bien trop dangereux pour être laissé en vie. Mais toi, Chevalier du Taureau, tu mérites de vivre. Je n’aurai pas besoin de te tuer… Et j’en suis soulagé.

Le cœur libre, le Général observa la lumière qui l’entourait se tarir peu à peu. La réalité revint. Une réalité bien similaire à celle qu’il avait quittée… Car à nouveau, il se retrouva en plein milieu de l’arène qu’il avait tout juste quitté. Pourtant, sans qu’il ne comprenne pourquoi, tout avait changé. Le vieil homme se trouvait devant lui… Et derrière lui se trouvait un nouveau combattant. L’armure de la femme était aisément reconnaissable. Ce n’était ni une Sainte d’Athéna, ni un démon d’Hadès… Encore moindre une Guerrière Sacrée d’Odin. Non, la femme qui lui faisait face, et ce nouveau combat, était comme lui. Un autre Soldat des Mers… Une Capitaine, celle de la Sirène des Récifs, si le jeune homme ne se trompait pas sur l’Ecaille qu’elle portait.

Et au vu des mots prononcés par le papy gâteux, il s’agissait de la finale. Ainsi, les Champions du Tournoi étaient deux Mariners. Étonnant. Caedus croisait assez peu ses semblables… Mais jamais il n’avait entendu parler d’une Capitaine de Poséidon capable d’arriver en finale d’un pareil tournoi. Avait-elle été chanceuse ? Ou possédait-elle un réel pouvoir ? La curiosité du Général était piquée à vif.

« Salutations, Capitaine des Mers, Sirène des Récifs. Je suis Caedus, Général de Poséidon, placé sous le signe du Kraken. Honte à moi, je ne connais pas ton nom… Je te prie de m’en excuser. »

Le Kraken était souriant et avenant… Et ne cachait pas sa réelle sympathie pour la jeune femme. Pourtant, à chaque mot qu’il prononçait, à chaque seconde qui s’écoulait, son aura était de plus en plus froide. Et il ne s’agissait pas uniquement de son aura. La température qui régnait sur l’arène chutait à une vitesse incroyable. Déjà, la respiration de la jeune femme était plus rapide, et formait des nuages de vapeur d’eau. Étonnamment, cette vapeur d’eau n’apparaissait pas dans les souffles d’air du Général.

« Être arrivée en finale est tout à ton honneur… Poséidon en sera certainement très fier. Malheureusement, je ne peux te laisser me vaincre. Pardonne-moi à nouveau, par avance, pour toutes les souffrances que je vais t’infliger. »

Bien qu’aucun nuage ne se soit amoncelé dans les cieux, la neige commença à tomber. La quantité de flocons était telle qu’en quelques secondes seulement, de la neige naissait ça et là sur le sol, recouvrant le sable de l’arène. Le Général croisa les bras.

« Gate Of Babylon. »

L’univers sembla se distorde derrière le Général de Poséidon. Des centaines d’éclairs de cosmos naquirent dans les airs juste derrière Caedus. De ces éclairs apparurent des formes de glace, qui se construisirent peu à peu, pour former petit à petit autant d’épées, de lances, de glaives, de couteaux, ou tout autre arme blanche. Toutes scintillaient de mille feux, symbole de la pureté de la glace qui les caractérisait, plus solide que le l’acier, plus coupantes que le métal.

Toutes avaient leurs lames pointées vers la Sirène des Récifs.

Soudain, cinq épées s’illuminèrent. Elles bondirent vers la jeune femme à une vitesse vertigineuse, difficile à distinguer à l’œil nu. Elles s’abattirent sur Ann dans une explosion de sable, de neige et de poussière. Mais ce n’était que la première vague. Un simple petit test.

« I am the bone of my sword… »

Répondant à l’ordre de leur maître, les centaines d’épées flottant dans les cieux s’illuminèrent au même instant. Une à une, elles furent catapultées sur Ann en une pluie de glace et de cosmos, une pluie lancée à la vitesse de la lumière, dont les impacts créèrent des centaines d’explosions à répétition, détruisant le corps de la jeune femme.

Spoiler:

La rage et la colère étaient miennes. Colère à l'encontre de l'organisateur de ce fichu tournoi, rage face à moi-même qui n'était pas parvenue à sauver le jeune asgardien de la Mort qu'il avait choisi et embrassé dans une ultime preuve de volonté infaillible. J'entendais encore les dernières paroles de celui-ci. Il avait fait face aux ronces de cette végétation sauvage. J'avais hurlé son prénom, tendu une main vers lui pour le rattraper, refermant de toutes mes forces mes doigts sur le poignet du Guerrier Divin déjà mort. Des larmes baignaient mes joues. Voilà une chose totalement inhabituelle chez moi mais pourtant c'était là un fait bien réel. La stupeur s'était peinte sur les traits de mon faciès tandis que je ramenais contre moi le corps sans vie de celui qui avait été mon adversaire.

Je n'oublierai jamais le geste d'Eldir Alfeson, pas plus que sa grandeur d'âme. Le défunt avait rendu la vie à mon écaille brisée avant de donner la sienne pour me protéger. De mes lèvres s'étaient élevé un chant funéraire, portant les louanges de ce jeune garçon que je ne connaissais pas le moins du monde mais qui n'avait pas hésité à donner sa vie en échange de la mienne, alors que nos camps respectifs étaient loin d'être en bons termes.

J'allais de l'avant, décidée à venger l'honneur de l'adolescent, serrant entre mes bras le corps sans vie de ce dernier, me refusant à l'abandonner en ces contrées lointaines, loin des siens. Je savais que nombreux seraient ceux qui ne comprendraient pas mon geste, mais je m'en moquais comme d'une guigne. J'avais beau être une terrible et cruelle pirate, je n'en demeurais pas moins sans certains préceptes. Néanmoins, je ne pouvais cacher mon appréhension à l'idée de rencontrer le frère aîné du défunt. Je doutais fort quel'autre de notre prochaine rencontre, Celsius des Poissons se montrerait d'une grande mansuétude à mon encontre comme cela avait été le cas lors de notre combat en ces terres hostiles.

Parvenue au coeur d'une arène, mon regard de jade s'était porté sur les gradins pour y déceler une présence presque fantomatique qui, je pouvais le sentir, m'observais avec la plus grande attention. A cette vision, mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines et je hélais l'individu.

"- Je ne sais pas qui vous êtes, mais ce que je sais c'est qu'il faut être un sacré enfoiré pour laisser un jeune adolescent mourir sur ces terres! Sachez que je réclame vengeance et que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ma soif soit apaisée!"

Faisan les cent pas tel un lion en cage, j'avais attendu que mon adversaire se présente à moi, mais aucun n'était venu. Cet état de fait ne fit qu’accroître mon envie de combattre. Je savais que celle-ci viendrait bien assez tôt et lorsque la voix du vieux chnoque raisonna à nouveau dans l'arène, je tournais vers lui un regard fulminant, en pointant un doigt accusateur en sa direction:

"- Garde tes paroles pour toi vieillard, je te les ferai bien assez vite regretter."

Mon nouvel adversaire apparut alors, et avec le plus grand soin j'enveloppais le corps d'Eldir dans une sphère aqueuse qui se mit à léviter un peu plus loin, mais je savais que si je devais disparaître, cette dernière me suivrait. j'observais celui que j'allais devoir affronter et ne put réprimer un petit sourire en coin en constatant qu'il s'agissait là d'un confrère. En effet, je me tenais en présence du général du Kraken. Bien, peu importe que se soit lui ou moi le vainqueur, cette finale aurait pour vainqueur un Marina. Voilà qui prouverait à tous la gloire et la puissance de l'armée de l'Empereur des Mers et des Océans.

"- Ainsi donc, se sera une finale en quelque sorte fratricide. Si tu ne connais pas mon prénom, il n'en est pas de même pour moi. Tu es l'une des dernières recrues de ce cher Tristan. L'ancien Asgardien, avant de virer à je ne sais trop quel bord. Permets-moi de me présenter: je suis Ann Red. Si ce nom t'es inconnu sache qu'il fait trembler n'importe quel marin à sa simple évocation."

Tout autour de moi, je pouvais sentir l'air se faire de plus en plus froid, glacial. Des flocons se mirent à tomber de nulle part et vinrent rapidement recouvrir le sable de l'aire de combat. Je n'en attendais pas moins du gardien de l'Océan Arctique. Je levais les yeux au ciel. d'un air agacé. Que les hommes pouvaient être prévisibles quand ils s'y mettaient! Tout autour de moi l'aura bleutée qui me caractérisait vint m'auréoler allant grandissante et crescendo.

"- Tu causes trop l'ami. Je n'ai nullement l'intention de te laisser gagner j'ai quelqu'un à venger. Wave of soam!"

Une vague d'écume vint envelopper mon corps tandis que ma lame surgit directement du sol, venant se placer directement dans ma main. Vive et habile je folâtrais entre les cinq lames ennemies, parant ces dernières avec une habileté époustouflante. Néanmoins, je n'étais pas assez forte pour éviter la seconde vague d'assaut. Je tentais, bien sûr de faire face aux armes blanches qui se déchaînèrent sur moi. Ces dernières lacérèrent ma peau d'albâtre, y traçant des sillons écarlates plus ou moins profonds; là où mon écaille ne me protégeait pas.

Un nuage de sable et de poudreuse mêlés m'enveloppaient, me cachant à la vue de mon adversaire. Bien que blessée, je me tenais debout et fière, accordant au Kraken un sourire enjôleur. Quelques mèches de ma chevelure carmine vinrent à jouer sur mon visage. Vivement je m'élançais en sa direction, usant de mon épée avec adresse pour lui porter une série de coups successifs.

"- Tu m'excuseras, mais j'ai un goût plus prononcé pour le combat au corps à corps."

Une fois mon office commit, je revins dans un bond puissant et majestueux à ma place initiale, déployant l'incroyable puissance de mon cosmos tout autour de moi et bien au delà, enveloppant l'ensemble de l'arène tandis que de mes lèvres s'élevaient un chant enchanteur né d'une voix d'une pureté sans égal. Nul doute que l'homme n'avait jamais entendu chant plus pur et mélodieux.

Le Kraken leva un sourcil mais ne répondit rien lorsque sa nouvelle adversaire osa lui dire sans ménagement qu’il parlait trop. Lui qui avait voulu être compréhensif et poli envers la jeune femme… Justement parce qu’elle était une femme. Pourtant, le jeune homme ne s’énerva pas. Bien au contraire, son intérêt pour cette Ann Red n’en fut que plus amplifié.

Un nom qui fait trembler les marins… Haha ! Une bien jolie petite pirate que voilà. OK poupée, si tu veux jouer…

Au grand contentement du Kraken, Ann sortit une épée du sol, et se rua sur lui sans la moindre hésitation.

On va jouer.

La Marina frappa, sa lame créant un arc de cercle qui fendit les airs, laissant une longue trace de cosmos derrière elle… Et fut stoppée net, lorsque qu’une épée de glace apparut à une trentaine de centimètre devant l’homme aux Ecailles Dorées. Amusé, le Général pencha légèrement la tête de côté tout en souriant.

« Excuses acceptées. »

L’ironie de la remarque n’était pas difficile à déceler. Mais à chaque coup d’épée que Ann porta sur son adversaire, une nouvelle épée de glace apparut, provenant tout droit du néant, juste à temps pour protéger le Général. Ce dernier, protégé par ses multiples créations qui l’entouraient à présent comme autant de satellites, n’eut pas à esquisser un mouvement. Il ne décroisa même pas les bras.

Pourtant, son regard se porta sur l’une de ses épées. Il y remarque que la lame de glace avait été sérieusement entaillée par l’arme de la jeune femme.

« Oh oh… Tu es plutôt douée, Sirène. »

Le Général décroisa les bras, et fit un pas en avant, alors que ses épées de glace se désintégraient en poussière de diamants. De toute évidence, Caedus allait passer à l’attaque… Mais ce dernier fut totalement surpris lorsque le chant de la jeune femme charma son ouïe. Le son pénétra son corps en des ondes de souffrances, paralysant ses muscles, survoltant ses nerfs d’une douleur inouïe. Alors que le Général mettait un genou à terre, une pensée s’éclaira dans son esprit.

Idiot… Le chant des sirènes… Comment as-tu pu ne pas y penser…

En ces moments, Caedus, second disciple du plus puissant des félins, s’en remettait automatiquement à son instinct. Et son instinct, c’était son génie. Son génie, c’était son froid. Il focalisa toute son attention sur le froid qui l’entourait, dont il était lui-même le créateur. Il laissa son corps aspirer l’air gelé, puisant de la force dans la neige qui l’entourait, afin de repousser peu à peu le chant de la maudite femme. Au grand étonnement d’Ann, le Général parvint à se relever, alors qu’elle n’avait même pas terminé son chant.

« C’est inutile… Je t’ai surpassé. »

Alors qu’un sourire renaissait sur son visage, le Maître du Froid écarta légèrement les bras et ouvrit les mains. De ses paumes naquirent deux étoiles de cosmos. Peu à peu, de ces étoiles se formèrent la structure de deux épées de glace, à la lame recourbée. Toutes deux avaient la lame pointée vers l’arrière et vers le haut, de sorte que lorsque Caedus referma ses mains, il saisit les deux armes à l’envers.

Une impulsion, et le combat commença.

Les épées virevoltèrent, véritables tourbillons de fracas et de lumière, alors que les lames se brisaient les unes sur les autres, encore et encore. Ballet de deux maîtres épéistes qui s’affrontaient, alternant fausses ouvertures et audacieuses offensives, ne lâchant pas un centimètre de terrain.

« Tu te bats bien. La vengeance qui t’habite est la plus puissante des énergies. Mais honnêtement, j’en ai vraiment rien à cogner de ton histoire. Tu ne pourras jamais me battre, et ce, pour trois raisons. »

Sans crier gare, Caedus accéléra subitement ses mouvements, et profitant d’une place de glace cachée par la neige, il glissa sur le sol et passa sous la garde de la jeune femme, lui offrant un formidable coup de pied en plein abdomen.

« Primo, je suis dans mon élément. »

Profitant de son avantage, le Kraken lança l’une de ses deux épées sur Ann. Simple diversion, car elle fut immédiatement remplacée par lorsqu’une nouvelle épée de glace apparut dans sa main vide en l’espace d’une seconde. A nouveau doublement armé, Caedus se rua sur la Marina dépassée, ses lames meurtrissant les chairs de la jeune femme.

« Secundo, je suis un maître du combat rapproché. »

Le poing du Général frappa Ann en plein visage. Lorsqu’elle recouvra ses esprits, il avait disparut. Soudain seule, la jeune femme se rendit compte que la neige qui tombait des cieux avait triplé en quantité. Un vent glacial s’était levé. Le sol était à présent totalement recouvert de neige et de glace, devenant glissant et imprévisible.

« Tertio, je suis également capable de combattre à distance. »

L’origine de la voix était impossible à déterminer. L’homme n’était pas loin, mais son cosmos était omniprésent, dissimulé dans la neige, sa création. Ce n’était pas qu’un océan de froid, mais également un océan d’énergie, car le cosmos en était l’origine. Ainsi, ce blizzard était un moyen sûr pour le Général de se protéger… Et de contre-attaquer.

« Steel is my body… And fire is my blood. »

Il y eut un léger sifflement d’air, avant que des centaines d’épées n’apparaissent entre les flocons de neige, pour à nouveau frapper la jeune femme suivant la même technique que précédemment. Une véritable pluie de lame dans un océan de pureté, ou seul le sang d’Ann vint troubler le blanc immaculé du monde.

Spoiler:

Un fin rictus ourlait mes lippes. Certes mon ennemi était des plus redoutables. A la vue des plaies que j'avais infligé et qui se refermaient sous l'influence du cosmos et des aptitudes du Kraken, je ne pouvais m'empêcher de penser que j'avais trouvé là un adversaire redoutable. Dans un mouvement sensuel, je rejetais la tête en arrière et partais dans un éclat de rire cristallin et un rien innocent. Pourtant lorsque je fus calmée, l'éclat de mes iris émeraudes se fit plus étincelant, plus intense et plus incisif aussi. Je m'inclinais dans une simulacre de révérence sous le compliment dont il me gratifiait, effectuant quelques moulinets de la pointe de ma lame, tout en lançant à la cantonade.

"- Mon Maître m'a apprit à être aussi vive que le Vent, et si mes aptitudes à combattre n'étaient guère satisfaisantes, je ne pourrais supporter de me présenter à notre Empereur, et ne serais en aucun cas l'une des gardienne de la famille impériale."

Néanmoins, je devais admettre que le fait d'user de la glace pour diminuer la puissance de ma propre attaque était intelligente, néanmoins, il y avait certaines limites à ces défenses. Il m'amusait à être aussi imbu de sa personne, se croyant le meilleur au monde. Mais à toute attaque existait une parade, et j'avais trouvé la mienne.

Nous évoluions ensemble sur ce terrain où il se croyait maître de toute chose. Nos lames s'entrechoquaient dans un vacarme des plus assourdissants, nos cosmos se confrontaient et se mêlaient. L'alchimie des deux causait de violentes déflagrations au coeur de l'arène, détruisant tout ce qui se trouvait autour de nous.

C'est dans cette atmosphère de chaos que je laissai ma voix partir dans les aigus. J'allais lui prouver qu'il avait tort, qu'il n'était pas le maître incontesté de ces lieux et que j'avais plus d'une corde à mon arc. Ses lames eurent beau me blesser, lacérer ma chair, je n'en avait cure. Le carmin de mon sang se joignait à l'écarlate de mon écaille.

Je suis Ann Red, la Sirène des récifs, sous ma voix les hommes succombent à mon charme. Elle était mon instrument, source de mon pouvoir. Je ne cessais d'aller crescendo, jusqu'à atteindre le point de non retour. Un craquement parvint à mes oreilles, me faisant comprendre que j'atteignais mon but. Et sous les yeux du Général du Kraken, ma voix fit voler en éclat sous la forme de millions de particules de poussière cette couche de glace.

Sous la chaleur de mon aura, les cristaux de glace revinrent à leur état aqueux. L'élément liquide glissa sur le sol en ma direction, jusqu'à venir envelopper mes lames, car oui, une nouvelle épée était apparue du sol. C'est avec fermeté que je m'emparai de sa garde alors que l'eau vint recouvrir mes lames puis mon corps.

Avant même que mon adversaire ait pu dire ouf, je me retrouvais face à lui, entamant une nouvelle fois cette danse menée par nos armes, tandis que je m'adressais à cet être présomptueux.

"- J'en ai strictement rien à foutre de ta grande gueule de présomptueux. Permets moi de te faire redescendre sur terre. Rassures-moi t'arrives encore passer les portes vu la taille de ton melon? Tu es un peu trop imbus de ta personne. Un jour cela te jouera un drôle de tour et te mènera à ta perte l'ami. As-tu seulement le moindre respect pour les liens du sang? Les liens fraternels? "

Je ne le laisserai pas parvenir à ses fins ou tout du moins je donnerai le meilleur de moi-même pour découvrir qui était derrière tout ça. Peu m'importait que celui qui était mon allié en temps normal se moque de mon histoire, après tout je n'en avais pas plus à cogner de la sienne, mais je ferai tout pour venger la mort du jeune garçon qui m'avait permis d'être conduite ici.

C'était la vengeance qui guidait mes actes. Pas uniquement la mienne, mais également celle de son aîné. Les deux frères m'avaient tout deux accordé un bien précieux, je me devais bien de le leur rendre. Pour Eldir, je me devais de gagner ce tournoi, pour Celsius, je me devais de lui rapporter le corps de son bien aimé frère. C'est ce que je souhaiterai que l'on fasse pour moi si jamais il devait arriver quelque chose à Mary un jour.

Décidément, la rouquine en avait dans le pantalon. Elle ne semblait pas le moins du monde impressionnée… Bien au contraire, il semblait que chaque mot prononcé par Caedus semblait augmenter sa colère. La Porte de Babylone n’était même pas refermée que son chant résonna à nouveau dans le blizzard qu’était devenu l’arène. Le Général croisa les bras.

« C’est peine perdue. Ton chant ne peut pas avoir d’effet sur mon corps. Rien ne le peut. »

Car mon corps est fait de lames.

Mais l’Archer tiqua bien vite. Si le chant de la sauvageonne n’avait en effet pas d’effet sur lui, il n’en était pas de même pour l’environnement. Le son attaquait son cosmos. Le froid diminuait. En quelques secondes à peine, le vent retomba en même temps que le brouillard de neige. Le chant de la jeune femme était absolument incroyable. Le froid disparaissait peu à peu. La glace se liquéfiait. La neige de transforma en pluie.

Son chant avant vaincu le froid du Kraken.

Caedus était totalement sous le choc. Comment une femme aussi frêle et impuissante pouvait-elle annuler ainsi son pouvoir ? Quel était ce maléfice ?

Le Général était encore immobile, tentant de comprendre ce qui se déroulait sous ses yeux, lorsqu’elle se jeta à nouveau sur lui. Heureusement pour lui, il revint à l’instant présent juste à temps. A nouveau, des épées de glaces apparurent devant lui, naissant dans les airs et interceptant les coups d’épée de la jeune femme. Mais le chant ne s’était pas arrêté. Au contact de l’épée d’eau, au grand dam du Général, les lames de glace se mirent à fondre, retournant à l’état liquide.

La Glace avait été vaincue.

L’épée d’Eau allait frapper. De toute sa puissance.

RHO… AIAS !!!!

L’épée de la pirate frappa de toute la puissance du cosmos de la jeune femme. La déflagration fut gigantesque, retournant la terre et les cieux, faisant trembler le monde, créant une véritable tornade de lumière cosmique, avant de s’apaiser au bout de longues secondes.

Il n’y avait plus un centimètre de glace sur l’arène. La neige ne tombait plus.

Le Général du Kraken était à genoux. Entre son bras et l’épée d’Ann était apparut un bouclier. Un bouclier d’Or. Un bouclier aux ornements d’une beauté saisissante, principalement constitués du même symbole, répété à sept reprises autour du centre.

Le symbole du Sceptre d’Athéna.

Lentement, le Général se releva. Bien que l’explosion ait été prodigieuse, montrant à quel point le cosmos de la jeune femme était puissant… Et également à quel point le bouclier l’était également, car par sa seule réponse, il avait retourné l’attaque de la jeune femme contre elle-même.

Le jeune homme ferma les yeux. Un sourire énigmatique étira ses lèvres.

« Enfin, la glace m’a quitté… Enfin… Me voilà complet. »

Le bouclier qui le protégeait devin soudain lumineux. De plus en plus aveuglant, avant de tout bonnement disparaître. Alors, le cosmos entourant le corps du Général de Poséidon, auparavant d’un blanc d’une grande pureté, vira vers une teinte dorée.

« I have created over a thousand blades… »

Le simple murmure, dit pourtant avec un ton des plus sérieux, sembla augmenter le sourire du jeune homme. Les Ailes du Kraken se déployèrent. Alors que son cosmos doré l’entourait, toujours plus ardent, le Général commença à s’envoler lentement dans les airs. Il s’éleva à la verticale, atteignant en quelques instants une hauteur d’une dizaine de mètres. Il leva un bras vers le ciel, paume ouverte.

Dans un torrent de lumière, une forme apparut peu à peu au dessus de lui. Une forme longue et pointue, qui se créa du néant, prenant peu à peu forme, à mesure que la matière apparaissait en ce monde suivant la volonté de l’homme.

Une nouvelle épée.
Mais une épée bien différente des anciennes.
Celle-ci n’était pas formée de glace.

Les doigts du Général se refermèrent sur la garde de l’épée pointée vers le ciel. A présent que l’arme était formée, le cosmos diminua, en même temps que la lueur oppressante. L’épée était absolument magnifique. Sa garde d’Or et sa longue lame d’acier aux reflets brillants intimaient le plus grand des respects… Et une admiration sans borne.

Caedus ouvrit les yeux. Il leva son deuxième bras, de façon à saisir l’épée à deux mains au dessus de sa tête. L’arme brillait de mille feux… A la fois par le métal qui la constituait, mais également à travers le cosmos.

EX…

Caedus frappa. D’un seul coup, il abaissa l’épée devant lui.

… CALIBUR !!!!!!!!!!!!!!

L’univers explosa. De l’épée naquit un rayon de cosmos doré absolument gigantesque qui s’abattit sur l’arène comme un météore. Le sol explosa sous l’attaque à grande envergure, qui détruisit tout sur son passage, baignant l’ensemble de l’arène dans une mer d’énergie destructrice. Sans le champ de force qui protégeait les gradins, c’aurait été tout le colisée qui aurait été détruit.

Le chaos. Tel était le terme à utiliser pour décrire l’état de l’arène lorsque le Général de Poséidon toucha à nouveau le sol. L'épée d'Or avait disparut.

« Les liens fraternels… Ne parle pas de sujets que tu ne connais pas. Les liens fraternels sont toute ma vie. J’ai vendu mon âme pour ces liens… Et ces mêmes liens m’ont offert le Salut, et la repentance. Ils représentent toute mon existence. Ils représentent ma raison de vivre… Ma raison de combattre. »

Spoiler:

Présomptueux. Tel était le premier mot qui me venait à l'esprit lorsque je regardais le Général du Kraken. Il était trop sûr de lui et j'étais bien heureuse de lui démontrer qu'il avait tort. Non sa glace était loin d'être aussi solide qu'il le prétendait. Et puis, ne valait-il mieux pas que se soit quelqu'un de son camp qui le fasse redescendre sur Terre plutôt qu'un autre?

J'avais apprécié l'éclat de surprise qui était passé dans les prunelles de mon adversaire à la vue de mon oeuvre sur son attaque. néanmoins je restais sur mes gardes. Je ne devais pas oublier qui j'avais à combattre. Mon adversaire était tout de même membre de l'élite de la garde atlante.

Néanmoins, je n'avais pas à rougir de mes forces. J'étais la jumelle de la Sirène Maléfique, l'élève du Général de l'Hippocampe, et l'amante du Dragon des Mers. Tous trois m'avaient permis d'atteindre le niveau qui était le mien aujourd'hui, chacun d'eux m'ayant apporté quelque chose dans l'art du combat. Charmer les ennemis par ma voix était le don de Mary, Tristan m'avait apporté l'art de manier les épées et la maîtrise de mon cosmos. Haiken quant à lui m'avait fait don d'une chose précieuse: la paix, en apaisant ma soif de vengeance sur mon passé et en effaçant ma peur.

Telles étaient mes réflexions alors que je lançais mon attaque sur mon frère d'arme. Et alors que mes lames allaient atteindre leur but, alors que nos cosmos se heurtaient, se confondaient, détruisant tout ce qui se trouvait autour de nous dans une série de crépitements, de déflagrations, je vis apparaître entre nous un éclat doré. Je bondis en arrière, laissant mes yeux s'habituer à la puissance de ce rayonnement qui n'était pas sans me rappeler celui de l'éclat de l'astre solaire. Une fois l'éblouissant scintillement disparu, je pus apercevoir qu'un bouclier était venu se placer entre moi et ma proie.

J'observais ce dernier avec la plus grande des attentions et fronçais légèrement les sourcils. Il ne m'étais pas inconnu, j'avais déjà vu ce bouclier dans l'un des nombreux ouvrages que j'avais dévoré à l'époque où je n'étais encore qu'une simple pirate, apprentie de l'Hippocampe. Mais je ne pouvais m'étendre plus longuement sur cela, car déjà l'arme de parade disparaissait dans un éclat tel que je fus forcée de fermer les yeux.

Lorsque je pus enfin les rouvrir, se fut pour constater un certain changement dans le cosmos de Caedus. De blanc ce dernier avait viré à une teinte d'or. D'ailleurs le Kraken déployait ses ailes pour gagner les cieux, paume tendue en direction de ces derniers dans une attitude d'invocation. C'est alors qu'apparut au creux de cette dernière une épée magnifique à l'éclat doré. Néanmoins, elle devait peser son poids pour que le Général ait besoin d'user de sa seconde main pour la manier. Je m'interrogeais sur l'origine de son épée. Mais la première syllabe suffit à me renseigner.

L'arme reposant entre les doigts de Caedus n'était autre que l'épée des Rois: Excalibur. Sous la puissance de l'attaque portée, bien que tentant de parer cette dernière, mon corps fut projeté au loin et c'est dans la poussière de l'arène que celui-ci retomba. Toutefois, se fut sur mes pieds que j'atterris et non pas face contre le sol. Je pouvais toutefois sentir le goût du sang sur mon corps, et passais lentement le bout de ma langue sur mes lèvres pour laper le liquide vermeil et en apprécier le goût du fer. La remarque de mon adversaire me fit partir dans un éclat de rire.

"- Si j'ai bonne mémoire, il me semble encore entendre Tristan nous raconter la façon dont il t'a recruté. Je me le rappelle. Tu combattais une personne qui étais ton portrait craché et tu l'as laissé pour morte. Et tu oses venir dire que ces liens sont toute ta vie? Laisses moi rire. Enfin il paraîtrait que tu n'étais pas dans ton état normal non plus. Ceci expliquerait peut-être cela."

Un petit haussement d'épaules avant de poursuivre, tandis que mon cosmos m'enveloppait à nouveau toute entière, toujours plus ardent, toujours plus puissant:

"-Bref on est pas là pour se raconter nos vies, alors...Lorelei's Fury!!!"

Ma voix s'élevait à nouveau au coeur de l'arène, résonnant au sein de cette dernière, l'écho transportant celle-ci au gré du vent, entonnant un chant pour le moins agressif et combatif à l'instar de mon propre état d'esprit. Je m'élançais vers Caedus, mes lames venant s'abattre encore et encore sur lui sans relâche, sans lui laisser la moindre once de répit.

Cette fille… Elle avait réussi debout face au pouvoir gigantesque d’Excalibur. Caedus n’en revenait pas. Même lui, face à une pareille attaque, aurait fini face contre terre. Oui, cette Ann en valait vraiment la peine.

La contre-attaque vint plus vite qu’il ne l’aurait cru. Mais Ann avait beau pouvoir encaisser des attaques extraordinaires, preuve d’un entrainement des plus rigoureux, ses attaques n’avaient pas suffisamment de contenance. Certes, Caedus mit un genou à terre, grimaçant de souffrance, mais il savait que cela ne durerait pas.

Ann était douée. Mais pas suffisamment pour mettre sa vie en péril. Il lui suffirait d’encaisser la douleur… Comme il l’avait toujours fait. La douleur n’était pas nouvelle pour lui. C’était une vieille amie.

Non, il en faudrait bien plus pour que Caedus soit réellement en danger… Pour qu’il fasse appel à Lui.

« Have withstood pain to create many weapons… »

Lorsque la pirate se jeta sur lui, son épée d’eau prête à le frapper, le jeune homme se releva. Certes son corps lui faisait un mal de chien. Mais déjà, son cosmos se ravivait, diminuant la douleur, calmant les terminaisons nerveuses. Sûr de lui, le Général écarta légèrement les bras en direction du sol et ouvrit les mains.

« Kanshou… Bakuya !!!! »

Deux étoiles dorées naquirent dans ses mains. De ces étoiles apparurent la forme de deux épées courtes à la lame large et incurvée. Alors que leur structure de base se définissait, la matière se révéla. Une lame noire, l’autre blanche. Toutes deux présentant le signe du Yin et du Yang. Toutes deux zébrées de marques étranges.

Spoiler:

Armé, Caedus… Se jeta sur Ann. La lame d’Eau et les deux épées du Général se croisèrent dans une explosion de cosmos. Sauf que cette fois-ci, l’eau de l’épée de la Sirène des Récifs n’affecta nullement les lames noires et blanches. S’ensuivit une demi-douzaine d’attaques de la jeune femme, toutes bloquées sans la moindre difficulté. Caedus sourit.

« Ces lames sont immunisées au cosmos et à la magie. Je te le répète : tu n’as aucune chance de me vaincre ! Abandonne tant qu’il en est encore temps ! »

Alors le Général contre-attaqua. La danse des lames reprit, avec une de virulence, plus de puissance. Les épées que maniait Caedus n’avaient rien à voir avec les anciennes épées de glaces. Plus solides, plus tranchantes, possédant une énergie bien plus puissante.

Mais la Sirène était des plus habiles et des plus robustes. Si le Général parvint à la toucher, il ne parvint jamais à briser sa défense. Il en faudrait bien plus pour la faire ployer.

Caedus avait cela en stock.

Battant en retraite, il n’attendit pas une seconde. Derrière lui naquirent des centaines d’étoiles de cosmos dorées. De chacune de ces étoiles se forma une épée. Non plus de glace, mais bien de métal, toutes ayant leur lame tournée vers Ann.

Spoiler:

GATE OF BABYLON

« Voyons ce que tu peux faire face à une pluie de Lames… Epées Des Héros, pourfendez mon ennemi !!!!! »

Cent lames se mirent à briller d’une seule voix avant de fondre sur la pirate. A mesure que la pluie d’épées s’abattait sur sa victime, un véritable cimetière de lames vint entourer Ann. Certaines plantées dans le sol, ayant raté leur victime, d’autres brisées, repoussées par l’arme de la jeune femme…. Et d’autres…

D’autres ne touchèrent jamais le sol.

Spoiler:

Nous ne démordions pas l'un et l'autre, tous les deux déterminés, poussés par une volonté qui allait bien au delà de tout ce que tout un chacun pouvait penser. Je ne connaissais pas les mobiles de mon adversaire. Peut-être désirait-il simplement accroître davantage encore son pouvoir. Mais si je ne connaissais pas les siens, il en était tout autre des miens.

Peut-être avait-il raison: ma vengeance n'avait rien à faire ici. Toujours est-il que je ne pouvais pardonner la mort d'un adolescent. Certains me diraient très certainement de ne m'en prendre qu'à moi-même, et cela serait surement vrai. Mais je ne permettrais pas que le sacrifice d'Eldir soit vain.

L'ase m'avait fait le don de réparer mon armure avant d'offrir sa vie pour moi sur l'autel du sacrifice. Cela, jamais je ne l'oublierai. Jamais. Caedus et moi avions entamé une danse, cette danse qui éguisait mes sens, me faisait me sentir plus forte tout en tutoyant la mort de près. Car à chaque instant, les lames pouvaient transpercer mon corps, toucher une artère ou encore un organe vital, et à tout moment, m’ôter la vie. Oui nous valsions avec la Mort dans cette danse macabre.

"- Je ne peux abandonner. Le guerrier divin de Delta a offert sa vie en échange de la mienne, je me suis promis que je le vengerai et je le ferai. A moins que tu ne le fasses pour moi? Le ferais-tu Général du Kraken?"

Je redoublais d'ardeur dans mes parades, esquivant les coups qui pleuvaient et s'abattaient sur moi sans relâche, quand une immense flaque d'or apparut dans le dos du combattant des glaces. La surface aqueuse se mit à onduler pour laisser apparaître une multitude d'armes blanches.

*Foutre Dieu, c'est quoi cette merde!*

Un seul et unique mouvement et l'ensemble des lames prit ma direction, s'abattant sur moi dans un déluge infernal. Mes lames paraient ce qu'elles pouvaient, mais je pouvais sentir le froid mordant des armes qui me traversèrent de part en part. Une douleur certes lancinante me vrillait toute entière, mais je n'avais nullement l'intention de montrer quoique se soit de celle-ci. Et puis l'odeur et le goût du sang aiguisait mes sens.

Mon casque était tombé à terre, libérant dans sa chute ma chevelure écarlate. Le rideau de fumée qui s'était répandu sur l'arène lors de l'attaque ennemie commençait à se lever. La vision qu'eut mon adversaire de ma personne ne devait rien avoir de bien réjouissant pour lui. J'avais planté mes deux épées dans le sol meuble et arrachais une par une de mon corps les armes qu'il avait utilisé contre moi. Débarrassée de tout ce fatras, j'en vins à attrapé une lance et une épée adversaire, avant de toiser le Kraken d'un sourire narquois. Lentement, je passais le bout de ma langue sur mes lèvres ensanglantées, m'abreuvant du liquide vermeil, appréciant son goût métallique.

"- Le feras-tu?!?!?!"

Criais-je, puis retentit un éclat de rire, et avant même qu'il n'ait eu le temps de dire le moindre mot, je me retrouvais face à lui, assénant à ce dernier une série de coups, usant de ses propres armes contre lui avec une force décuplée contre laquelle même la douleur qui m'enveloppait ne pouvait rien. La danse de la mort reprenait, plus sauvage encore que précédemment. Dans un mouvement presque meurtrier je plantais les deux armes dans le corps de l'adversaire, avant de revenir me saisir des miennes.

A nouveau l'eau revint m'envelopper, me rendant quelque peu de mes forces. Je pouvais sentir ses bienfaits, mais je n'en avais pas pour autant fini avec l'ennemi, loin de là. A nouveau mon chant s'éleva dans l'arène, fort et puissant, dans lequel résidait toute la force de ma détermination.

Le goût du sang dans la bouche. Le tiraillement des chairs déchiquetées. C’était une première pour lui. Ca, est le fait que son ennemi se soit approprié ses propres créations, ses propres armes… Et maintenant qu’il en avait fait l’office, il se rendait à quel point ses lames étaient solides.

Egalement, à quel point elles étaient froides.

Tout comme mon cœur.

Un genou à terre, l’homme ne pouvait rien faire contre le chant de la rousse. Hormis les deux épées plantées dans son épaule et son ventre, il n’avait que peu de séquelles… Il avait bien meilleur mine qu’elle. Mais les impressions sont parfois trompeuses. Fatigué par ses combats, le Général, aussi puissant était-il, ne pouvait faire face à la voix de son adversaire. Son organisme se brisait, lentement mais sûrement. Le sang coula sur son menton.

Mais son esprit fonctionnait. Il n’avait en rien perdu de sa combativité.

Mon corps… Est fait de lames.

« And yet, those hands will never hold anything... »

Bien que brisé, la tête baissée, l’éclat du cosmos du Kraken s’amplifia. Le sang s’évapora, alors que les deux épées plantées dans son corps disparaissaient dans une explosion de lumière, tout comme ses autres créations, toujours plantées dans le sol derrière la jeune femme, ou ses deux armes de prédilection, Kanshou et Bakuya.

« So… As I pray… »

Le Général aux cheveux d’argent releva lentement la tête, dévoilant un fin sourire animal, où se mêlaient la douleur et sa soif de combattivité.

UNLIMITED BLADE WORKS

De Caedus naquit un varitable rideau de flammes qui se déployèrent en une seconde, englobant Ann dont le chant fut brisé, avant de devenir un véritable brasier qui courut sur toute la surface de l’arène. Etonnament, les flammes ne brûlèrent pas la jeune femme, ne lui occasionnant pas la moindre séquelle. Mais omniprésentes, elles l’aveuglèrent le temps d’une seconde.

Une seconde où tout s’écroula.

Lorsque la jeune Marina rouvrit les yeux, le Monde avait changé. L’arène, le colisée, tout ce qui entourait les deux protagonistes avait totalement disparut, remplacé par une scène saisissante. Une plaine de terre noire à perte de vue. Des milliers, des millions, des milliards d’épées à la lame plantées dans le sol, recouvrant la pleine désertique jusqu’à l’horizon. Un ciel rouge-orangé aux nuages cendreux, où l’on pouvait distinguer, au loin, de gigantesques rouages d’une machine colossale.

Au centre de cette nouvelle arène, Caedus s’était relevé, comme s’il avait subitement recouvré ses forces. Pourtant, ses blessures étaient toujours présentes, son sang tombant en gouttes régulières sur la terre morte.

« Sous tes airs de pirate sanguinaire, tu n’es qu’une gamine naïve. La mort entre dans le cycle naturel de la vie. C’est une réalité à laquelle il faudra t’habituer, si tu souhaites protéger notre Dieu, et défendre tes êtres chers. Cet homme dont tu parles a donné sa vie pour toi. Au lieu de mettre en jeu cette vie vaillamment sauvée pour gagner un stupide tournoi, tu devrais plutôt la conserver pour ce qui est réellement utile à ce monde. Protéger la Vie, la Paix, et l’Humanité ! »

L’homme leva un bras. Immédiatement, plus d’un millier des épées plantées dans le sol s’élevèrent dans les cieux, à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Arrivées au sommet de leur élévation, elles prirent une teinte lumineuse, à mesure que leur métal se transformait en cosmos flamboyant.

« Mes Epées te rendront la raison… Ou t’offriront la mort ! »

Il abaissa le bras. Immédiatement, l’armada de lames se jeta sur Ann, détruisant tout sur son passage, ne laissant pas une seule chance de repli à la jeune femme. La terre trembla sous la pluie de métal et de cosmos ardent, puis se calma enfin, alors que la dernière épée explosait au contact du sol, laissant une jeune femme au corps brisé.

Alors que Caedus avançait, les épées auparavant plantées dans le sol qu’il avait utilisées contre elle commençaient déjà à réapparaître l’une après l’autre. Et il n’avait utilisé même pas un centième des armes présentes autour d’eux. A son passage, le Général saisit une épée d’un métal froid et agressif, dont la garde était ornée de deux têtes de Dragon.

« Oui… Tu l’as compris. Un nombre illimité d’épées. Tel est mon pouvoir. Tu n’avais aucune chance. A présent, afin de briser cet esprit entêté qui est le tien, voyons ce que ta pauvre épée d’eau fera face à Balmung ! »

Il se jeta sur elle. Un coup d’épée. Un seul coup d’épée. L’explosion fut colossale, catapultant Ann comme une poupée de chiffon.

Spoiler:

La folie meurtrière qui avait brillé l'espace de quelques instants dans mon regard, avait disparu aussi vite qu'elle était venue lorsque les mots du Général touchèrent mon coeur. Il pouvait me considérer comme une personne naïve, mais je savais que tel n'était pas le cas. cet homme ne connaissait rien de ma vie ou de mon passé. il n'avait aucune idée des épreuves que j'avais été amené à traverser. C'était la vie elle-même qui m'avait rendu sanguinaire, qui avait brisé mon innocence et mes espérances, me rendant plus sauvage.

Toutefois nombreux étaient ceux qui avaient donné leur vie pour moi. Ma mère avait été la première victime, puis les marins placés sous mes ordres et enfin Eldir. Trop de morts. Il y avait trop de morts qui marchaient dans mon ombre, trop de morts qui hantaient mes pensées et mes souvenirs. Avais-je seulement mérité le précieux don de leur vie? Maman devait très certainement se retourner dans sa tombe en voyant ce qu'étaient devenues ses filles. Toute l'innocence qui avait été notre, s'était envolée au moment de son meurtre.

J'étais venue ici dans le but de me prouver que j'étais capable d'aller aussi loin que possible. Etre parvenue en finale était déjà une excellente chose. Caedus avait raison, je ne devais pas gâcher cette vie que m'avait offert Eldir de façon inutile. De toute façon, ce que donnerait le vieux tocard au Kraken permettrait d'aider notre Empereur. Que se soit lui ou moi qui le remportions, peu importait, seul comptait le fait que cela revienne au Sanctuaire Sous-Marin et à Poséidon.

Un sourire énigmatique flotta l'espace de quelques instants sur mes lèvres à la vue des armes par milliers qui se trouvaient là. Aucun geste ne fut fait en leur direction pour dévier leur trajectoire et leur course. Petit à petit mon cosmos diminua jusqu'à disparaître. L'écume qui jusque là me protégeait disparu en un instant. Je pus sentir les lames acérées pénétrer mes chaires, Balmung ne faisant que parachever l'oeuvre de ses paires.

C'est lourdement que mon corps chuta à terre, néanmoins, malgré la douleur j'avais gardé les yeux ouverts. Lorsque l'arène apparut à nouveau, la première chose que croisa mon regard fut la sphère en lévitation au sein de laquelle se trouvait Eldir. Je savais ce qu'il me restait à faire. Ma place n'était plus ici. Lentement, je me redressais, et c'est en titubant, sans même accorder un seul regard au Général que j'avançais en direction de mon défunt adversaire.

Je soulevais le corps sans vie dans mes bras, passant outre la douleur causée par mes blessures pour lentement me retourner face à Caedus.

"- Félicitations à toi. Nous nous retrouverons bien assez vite. J'annoncerai la nouvelle de ton futur retour à notre Empereur. Ne tarde pas trop l'ami."

Je voulais retourner auprès de mon Seigneur et Maître, auprès de ma soeur et d'Haiken, mais surtout, je tenais à remettre à celui qui avait été mon premier adversaire ici le corps de son frère. Telle serait ma première tâche lors de mon retour sur Terre.

Les dernières explosions cosmiques se firent entendre dans ces immensités, précédant un silence de plomb qui s’installa brusquement parmi les quatre combattants toujours en lice. Chacun d’entre eux fut pris d’un sentiment de malaise, leurs instincts les avertissant que quelque chose allait se produire. Puis, tout à coup, un flash de lumière aveuglant envahit les deux arènes et avala les quatre chevaliers. Lorsqu’ils rouvrirent les yeux, ils se trouvaient au centre d’une immense arène qu’aucun d’entre eux ne connaissait. Tous étaient alignés côte à côte, découvrant ainsi l’identité des derniers participants encore en lice. Puis il apparut : ce vieil homme si mystérieux, si fragile d’apparence, avec sa petite canne et son pas claudiquant. Allant de droite à gauche, il passa tour à tour et sans mot dire devant Asmita de la Vierge, Marcus du Taureau, et Ann de la Sirène des Récifs.

Détaillant chacun d’entre eux avec un œil perçant, sa seule présence suffisait à clouer sur place les quatre chevaliers, sans même qu’ils ne sachent pourquoi. Qui était-il, et d’où venait il ? Tant de questions qui ne trouvaient aucune réponse. Puis, il s’adressa aux trois chevaliers qu’il venait d’observer sans s’occuper de Caedus du Kraken :
- Je vous félicite tous les trois d’être parvenus jusqu’ici. Vous avez fait preuve d’une ténacité et d’une maîtrise incroyables. Néanmoins… Votre chemin s’arrête ici… Vous n’avez pas mérité d’aller plus loin…

D’un simple geste, il leva une de ses mains et dans un nouveau flash de lumière, les trois chevaliers disparurent aussi vite qu’ils étaient arrivés. Se tournant finalement vers le général du Kraken, resté seul avec lui, le vieil homme lui dit alors :
-Eh bien, jeune homme. Je crois que nous avons à parler… Tu dois t’attendre à ce que je te félicite pour ta performance. En temps normal, c’est ce que je ferais…
Son regard redevint beaucoup plus sérieux avant qu’il ne poursuive :
- Mais nous n’avons pas le temps pour ce genre de frivolités. Je possède deux présents pour toi. Tout d’abord, laisses moi serrer la main du champion du tournoi, dit-il en avançant sa main.

Lorsque le Kraken serra sa main, il sentit une puissance l’envahir et une aura impressionnante l’entourer.
- Tu dois te poser beaucoup de questions, n’est ce pas ? Alors laisses moi éclairer tes lanternes avant de te renvoyer dans ton monde… reprit le vieillard suite au regard de plus en plus perplexe de Caedus. Ce tournoi a été organisé afin de vous donner l’opportunité de prouver votre valeur au combat, à toi et aux autres. Ce que je m’apprête à te fournir, je te le cède car tu viens de faire tes preuves, et que cela jouera un rôle déterminant pour ton monde dans un futur proche. Le premier de ces présents était une partie de ma puissance, dont je viens de te faire don. Utilises la avec parcimonie, je te prie.

Le vieil homme fit une petite pause, comme pour reprendre son souffle, puis ajouta :
- Quant au second présent…
Il fit apparaître une tablette de granit vieillie par le temps dans sa main avant de la tendre à Caedus :
- … il s’agit de cette prophétie très ancienne.

Le général du Kraken détailla la tablette et put y lire très distinctement malgré l’âge de l’objet :

Quand le Kraken ouvrira ses bras pour embrasser le monde, il verra alors que celui qui devient invisible est la cause de la chute de votre Dieu dans le monde des Mers. Ce qui est invisble regarde toutefois par les yeux de l'ombre d'un Masque !

Devant le regard dubitatif du jeune Marina, le mystérieux vieillard poursuivit :
- Je ne peux malheureusement pas t’aider davantage. Ceci concerne ton monde, et doit par conséquent être réglé par quelqu’un appartenant à celui ci. Bonne chance, général de Poséidon, et prends garde à toi… Ceci est un adieu, car je doute que nous nous revoyions…

Un nouveau flash de lumière, et Caedus fut transporté avec les autres chevaliers au Canyon de Sianok…

[HRP: Les quatre chevaliers sont transportés au Canyon de Sianok]

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